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LES GRANDS TOURNANTS DU CAPITALISME RUSSE


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Les grands tournants du capitalisme russe
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Les grands tournants du capitalisme russe

L’expulsion du « groupe anti-parti » de Molotov, Malenkov, Kaganovitch et Chepilov du comité central du P.C. de l’Union Soviétique a provoqué une avalanche de jugements dont le moins aventuré nous semble être celui de Georges Bidault, ex-ministre des Affaires Étrangères. Deux jours après l’événement, celui-ci déclarait en effet : « par la manœuvre de l’autre jour, Khrouchtchev a sanctionné la fin de l’époque purement révolutionnaire. Ainsi, celle-ci aura duré une quarantaine d’années, c’est à dire exactement une génération, comme il était historiquement normal ».

Un mouvement révolutionnaire ne se laisse pas enfermer entre deux dates historiques comme un tronçon de route entre deux bornes kilométriques. Ceci mis à part, il nous semble juste de définir le Krouchtchevisme comme la phase de clôture de la révolution russe dont nous allons voir ci-dessous ce qu’elle fut. La liquidation définitive du stalinisme réalisée au XXe Congrès dans le domaine idéologique et parachevée le 3 Juillet dernier grâce à l’anéantissement politique du courant qui, au sein du P.C.U.S. en perpétuait les méthodes met vraiment terme à la période révolutionnaire de la Russie moderne. Bien entendu, nous définissons la Russie moderne comme un État et une Société capitalistes, et par conséquent, la longue période de quarante ans s’insère entre l’époque féodale et l’époque du capitalisme stable. Le Khrouchtchevisme administre non plus une révolution, mais l’héritage d’une révolution. C’est de la même façon qu’en France les gouvernements qui liquidèrent le jacobinisme révolutionnaire n’administraient plus, eux non plus, une révolution, mais seulement la société nouvelle qui en était issue : chose bien différente. Développant la comparaison avec la grande Révolution française, nous pourrions dire que le Khrouchtchevisme représente pour la Russie la période d’après la convention, c’est à dire celle où, ayant remporté une victoire complète sur l’ennemi interne, l’État né de la révolution est devenu capable d’affronter l’ennemi extérieur; ainsi, la nouvelle société finalement libérée des dangers qui pesaient sur son existence même, pouvait aborder avec une tranquillité relative les problèmes inhérents à son développement.

L’arrogance des partisans de Khrouchtchev s’explique par le fait que l’État russe n’a plus besoin des moyens et des méthodes révolutionnaires pour se maintenir et durer.

En tant qu’expression d’un type historique donné de société, l’État naît de la révolution qui détruit l’ordre social et politique préexistants. Mais ce n’est pas par de nouveaux actes révolutionnaires qu’il assure sa conservation. Car une fois liquidées les résistances des couches sociales chassées du pouvoir, celle-ci dépend uniquement de la passivité des classes opprimées de la nouvelle société. En Russie, ces conditions sont réalisées : comme le démontre le triomphe de l’industrialisme, les résistances des anciennes couches pré-bourgeoises ont été brisées depuis longtemps. Quant au prolétariat industriel, classe exploitée de la nouvelle société russe, il apparaît comme complètement soumis à la politique de l’État. En d’autres termes, l’État russe n’est plus un État en devenir, mais un État « parvenu ».

Ce que des gens comme Georges Bidault ne veulent à aucun prix comprendre, c’est que la période révolutionnaire qui est en train de se clore en Russie ressortit non au socialisme, mais au capitalisme. Les Khrouchtcheviens sont en train de démanteler le vieil appareil dont l’État russe s’était servi au cours de sa marche révolutionnaire. Après leur écrasante victoire sur les oppositions menées par le courant de Molotov et Malenkov, il est à présumer qu’ils procéderont très expéditivement. De même que le stalinisme a exprimé politiquement une phase où la révolution attaquait et bouleversait de fond en comble la vieille société, le khrouchtchevisme est l’expression politique de la phase où elle « exploite son succès ». Mais aussi bien le stalinisme que le khrouchtchevisme relèvent d’une révolution qui est non pas prolétarienne et communiste, mais bourgeoise et capitaliste. Et il n’est pas non plus vrai que la période révolutionnaire qui est actuellement en train de se clore ait duré quarante ans, comme le prétend à la fin le politicien Bidault.

La révolution bourgeoise russe que, par commodité, nous appelons stalinienne, commença au moment où le bolchevisme léninisme qui « avait fait la révolution d’octobre » fut mis en minorité au sein du parti communiste russe pour être mis hors la loi par la suite, ce qui se produisit en 1926.

Les quarante ans d’histoire russe qui vont de 1917 à 1957 contiennent en réalité deux révolutions. Précisément : une révolution perdante et une révolution victorieuse. Comme tous les pionniers des diverses branches de la science, notre mouvement soutient une thèse que dans l’avenir même les manuels des classes élémentaires présenteront comme une donnée historique prouvée. Mais pour l’instant elle semble un paradoxe non seulement aux bureaucrates des partis communistes intéressés à répéter comme des perroquets ce qui convient à Moscou, mais même aux partis politiques qui se déclarent « ennemis » du « communisme » russe : nous ne serions pas de révolutionnaires si nos positions théoriques et politiques rencontraient l’approbation de tous ces gens là.

La révolution capitaliste russe s’est déroulée de façon absolument originale si on la confronte avec les révolutions capitalistes qui se produisirent en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles. Jamais dans le passé de telles révolutions ne bénéficièrent de la formidable poussée qu’en Russie la révolution prolétarienne exerça sur la société pré-bourgeoise. Si l’on nous permet une comparaison un peu audacieuse, il s’est produit sur le plan de la dynamique historique la même chose que dans le lancement de fusées à deux éléments où la poussée initiale est fournie par un réacteur qui se détache du corps de l’engin à un certain point de sa trajectoire tandis qu’entre en action un second réacteur qui additionne la poussée du premier élément à l’énergie qu’il produit lui-même. Du point de vue du capitalisme, le stalinisme a le mérite d’avoir exploité aux fins de la révolution capitaliste la formidable énergie sociale libérée par la révolution prolétarienne d’octobre 1917. Il faut remarquer que dans les révolutions bourgeoises classiques d’occident l’énergie physique de la classe ouvrière naissante joua un rôle historique important, mais il s’agissait de couches prolétariennes qui s’inséraient, sans des caractères propres bien définis, dans les grandes émeutes populaires. Au contraire, le prolétariat russe à la date de 1917 était déjà pour la première fois dans une grande révolution anti-féodale, organisé en classe autonome, étant donné qu’il possédait au sens marxiste son parti politique révolutionnaire doué d’un programme historique international. L’opération stalinienne devait être d’autant plus difficile à réaliser. Elle comportait en effet un travail inouï de falsification des principes théoriques et programmatiques du marxisme que Lénine avait restaurés au cours d’une lutte acharnée contre les révisionnistes européens. Tandis que la politique des l’État russe se développait dans le sens d’un nouveau révisionnisme pire encore que le précédent, tant dans le domaine social et économique que dans le domaine international, il fallut la faire apparaître conforme à l’orthodoxie léniniste. L’affaire n’était pas facile si l’on pense que le parti communiste russe comptait des marxistes de premier ordre comme Trotski, Zinoviev, Kamenev, Boukharine et Rykov, et qu’ils passèrent à l’opposition contre Staline et son courant, non tous ensemble, il est vrai, mais les uns après les autres.

Si la révolution capitaliste russe versa plus de sang et exerça une plus grande terreur que celles qui l’avaient précédée dans l’histoire c’est justement parce que le stalinisme n’eut pas seulement à lutter pour extirper les résistances que l’ambiance russe séculaire opposait à ses plans de production mégalomanes, mais surtout pour réduire au silence et détruire ce qui restait de la révolution prolétarienne, c’est à dire l’opposition que les militants restés fidèles au marxisme menaient contre la trahison stalinienne tant à l’intérieur qu’internationalement.

Le stalinisme est le premier exemple historique – et il restera probablement le seul – d’une révolution capitaliste qui se trouve à devoir simultanément combattre l’inertie historique des formes de production héritées de la féodalité et pré-bourgeoises (qui en Russie deux années avant l’apparition de la menace stalinienne était représentée par les forces blanches engagées dans une guerre civile ouverte visant à renverser le pouvoir bolchevick) et le prolétariat communiste sorti de la révolution politique. En effet le prolétariat russe qui était déjà organisé en parti politique au moment de la première attaque aux institutions tsaristes s’était aussi organisé en classe dominante, bien que les formes sociales aient encore conservé la structure arriérée et presque médiévale. Du fait de ces conditions historiques originales, le stalinisme fut une révolution si on le considère du point de vue de la réaction féodale. Et une contre-révolution si on le considère du point de vue de la révolution prolétarienne. Mais il serait anti-historique d’assimiler la contre-révolution stalinienne à tant d’autres exemples de répressions anti-prolétariennes, comme, pour n’en citer qu’un seul exemple, la contre-révolution que Versailles a conduite aux dépens de la Commune de Paris de 1871. En effet, les chefs contre-révolutionnaires à la Thiers opéraient dans le sens de la conservation du capitalisme et de la sauvegarde de l’État bourgeois menacés par l’insurrection du prolétariat local. Ils s’appuyaient sur une société bourgeoise consolidée depuis longtemps et sur un capitalisme développé Sous Staline au contraire, ni les fondements économiques du capitalisme, ni les structures sociales bourgeoises que nous voyons aujourd’hui s’y diffuser rapidement n’existaient encore en Russie. En quoi consista donc la contre-révolution stalinienne ?

L’État dictatorial né de la révolution d’octobre 1917 était prolétarien et communiste puisqu’il s’appuyait sur le prolétariat en armes et reposait sur un programme anti-capitaliste. L’objet de la dictature du prolétariat étaient les classes réactionnaire et bourgeoise l’objet des transformations économiques post-insurrectionnelles étaient les rapports existants de production. Mais il n’existait pas de classe bourgeoise développée en Russie, et le capitalisme lui-même ne débordait pas quelques rares « îlots » industriels maintenus en vie grâce aux prêts consentis par le Capital étranger, ce qui se manifestait politiquement par l’alliance entre la Russie et les puissances d’Europe Occidentale. La bourgeoisie à exproprier, le capitalisme à détruire, bref la cible à atteindre se trouvait hors des frontières russes. Il était inconcevable que le socialisme puisse s’instaurer dans un pays arriéré comme la Russie où manquaient même les bases industrielles. On ne pouvait davantage imaginer que la dictature prolétarienne puisse se maintenir indéfiniment dans une ambiance économique autre que celle qui aurait résulté de transformations des structures économiques dans un sens anti-capitaliste, c’est à dire abolissant l’unité « entreprise », le commerce, la monnaie. Dans de telles conditions, la politique de l’État prolétarien ne pouvait être différente de celle que les textes marxistes avaient définie depuis longtemps. Elle devait tendre de toutes ses forces à la révolution mondiale, ou du moins à l’extension de cette révolution aux principaux États capitalistes d’Europe. C’est sur ces principes que l’Internationale Communiste fut fondée.

La contre-révolution stalinienne a pris son visage propre en refusant d’accepter le caractère internationaliste de la révolution prolétarienne. Renversant totalement la thèse centrale du léninisme qui subordonnait l’instauration du socialisme en Russie à la victoire de la révolution communiste dans les principaux pays capitalistes du monde, le stalinisme fit un postulat de la thèse selon laquelle il était possible « d’édifier le socialisme dans un seul pays ». Il prétendit démontrer sur le plan théorique que le socialisme pouvait être introduit en Russie, même si le capitalisme restait sur pieds dans le reste du monde, et même si l’appui que le prolétariat victorieux dans les pays capitalistes d’Europe aurait pu apporter aux camarades russes, venait à manquer. C’était là renier absolument les principes marxistes et les traditions de la révolution léniniste et vider la IIIe Internationale de son contenu politique.

Ainsi, un des principes essentiels du programme de la révolution prolétarienne : le caractère international de la gestion du pouvoir politique et des transformations économiques post-insurrectionnelles, un principe sur lequel Lénine avait fondé une polémique mémorable contre les sociaux patriotes et les opportunistes de toutes nuances devenait une simple « question » de controverse intérieure au sein du P.C. russe et de l’ Internationale. Cette question sépara nettement les marxistes des staliniens et provoqua la scission dans le mouvement ouvrier. La lutte eut son épilogue à la 7e cession de l’Exécutif Élargi de l’Internationale Communiste. Jusqu’alors séparés, les courants de Trotski et de Zinoviev surent retrouver une unité de front contre l’ennemi commun en conduisant une magnifique attaque critique contre le révisionnisme stalinien. Mais la lutte des marxistes devait se ressentir de façon négative de l’avantage remporté par le stalinisme avec sa mainmise sur la machine d’État, tandis que l’absence de révolution en Occident redonnait vie aux chacals opportunistes. C’est donc la thèse stalinienne qui prévalut. Les fruits de la victoire, c’est aujourd’hui, alors que nous parviennent de Russie les preuves irréfutables du caractère capitaliste des structures économiques, que nous les cueillons.

Le débat à l’Exécutif Élargi se produisit en décembre 1926 et c’est de cette époque que date le triomphe de la contre-révolution stalinienne. En acceptant la thèse stalinienne de la possibilité « d’édifier le socialisme dans un seul pays », l’Internationale Communiste mettait son programme révolutionnaire au rencard. Les contre-révolutionnaires à la Thiers travaillaient au service d’un capitalisme national. En assassinant l’internationalisme prolétarien, les contre-révolutionnaires à la Staline firent plus : ils travaillèrent objectivement à la conservation et à la sauvegarde du capitalisme international. Ils ne pouvaient défendre un capitalisme qui n’existait pratiquement pas en Russie et ils se prévalurent de ce fait pour cacher leur véritable nature d’agents du capitalisme mondial. Ils ne pouvaient défendre un capitalisme russe pour cette bonne raison que c’était eux qui le tenait sur les fonds baptismaux. Même les épurations sanglantes des années 1936–38 qui traînèrent devant les pelotons d’exécution et jetèrent dans les camps de concentration des centaines de chefs et des dizaines de milliers de militants marxistes visèrent beaucoup plus à renforcer la position internationale de l’État capitaliste russe qu’à le consolider à l’intérieur. La Russie de Staline n’aurait pas pu rentrer dans les grands alliances de guerre – d’abord avec l’Allemagne nazie, puis avec les impérialistes d’Angleterre et d’Amérique – sans ôter d’abord la vie à une opposition marxiste et révolutionnaire qui, bien que réduite à l’impuissance, continuait à représenter la tradition révolutionnaire d’octobre aux yeux de tous les porcs bourgeois du monde.

Le capitalisme fut définitivement implanté en Russie par l’impitoyable dictature stalinienne. Ce fut elle qui inaugura les plans quinquennaux et les conduisit à terme à l’aide de la violence et de l’extermination. Ce fut elle qui mena à son triomphe définitif la révolution industrielle capitaliste en entraînant le pays dans la seconde guerre impérialiste et en lui assurant des parts importantes dans la répartition du monde qui suivit le massacre mondial. Entre 1926 et 1946 se sont écoulés les vingt ans qu’il a fallu au capitalisme russe pour gagner la partie. A la mort de Staline, en mars 1953, le stalinisme n’était déjà plus, en tant qu’introducteur du capitalisme en Russie, qu’une survivance. La principale préoccupation des gouvernants russes n’était plus d’introduire, mais de conserver le capitalisme, qu’ils tentaient en vain de faire passer pour du socialisme. C’est en cela et seulement en cela que réside la différence et le prétendu antagonisme entre staliniens et khrouchtchviens.

Les conservateurs authentiques du capitalisme russe sont les gens de Khrouchtchev. Le tort des « derniers staliniens » à la Molotov est de s’obstiner à vouloir maintenir des instruments politiques et d’organisation qui servirent à l’État dans la phase d’attaque de la révolution industrielle capitaliste, c’est à dire les organes rigides de contrôle étatique sur l’industrie et le commerce. L’objet de la lutte entre le P.C.U.S. et l’opposition stalinienne est justement le sort du capitalisme d’État. Il serait naturellement naïf de vouloir trouver une référence même minime à la substance du problème dans les documents russes officiels et particulièrement dans la bulle d’excommunication qui a été lancée contre les nouveaux « traîtres ». Nous sommes certains que dans l’avenir la structure réelle de l’économie russe ne pourra plus être dissimulée, mais pour le moment aussi bien les hommes de Khrouchtchev que ceux qui ont la « nostalgie » du stalinisme continuent à présenter le capitalisme d’État comme du socialisme.

Comme cela résulte du communiqué du comité central du P.C.U.S. l’opposition stalinienne faisait obstacle aux mesures récentes prises par les khrouchtcheviens en matière de décentralisation de la direction de l’industrie et refusait d’accepter l’abolition des livraisons obligatoires de denrées produites dans les kolkhozes comme entreprises coopératives et dans les lots familiaux des kolkhoziens. Leur défaite montre que c’est la tendance à limiter l’influence du capitalisme d’État et à favoriser les formes privées de la petite production qui prévaut. Tout ceci n’arrive naturellement pas par le libre-arbitre des adversaires en jeu, mais sous la poussée de la crise économique dont souffre la Russie du fait de l’énorme disproportion entre les rythmes de développement de son agriculture et ceux de son industrie, entre la production des biens de production et celle des biens de consommation.

Le khrouchtchevisme clôt une phase du capitalisme russe et en ouvre unes autre : celle de son développement quantitatif et de sa conservation. La nouvelle force dominante, solidement ancrée au pouvoir, admise avec pleins droits dans l’assemblée internationale des pirates impérialistes peut se permettre de faire avec Khrouchtchev le « procès » des « horreurs » du stalinisme, pareille en cela aux bourgeoisies occidentales qui ont oublié depuis belle lurette que l’État bourgeois n’a pu naître que grâce aux exécution en masse ordonnées par les Cromwell et les Robespierre.

Tandis que le capitalisme célébrait sa victoire en Russie et que l’herbe n’avait pas encore poussé sur les fosses des marxistes assassinés par les staliniens, le mouvement révolutionnaire marxiste jetait déjà les prémisses théoriques de la reprise. Tout compte fait, le marxisme sort renforcé du terrible bain de sang et de la mortelle attaque révisionniste du stalinisme. Chaque jour apporte une nouvelle confirmation de ses thèses. Les armes théoriques et critiques de la prochaine lutte révolutionnaire sont déjà prêtes. Nous le regrettons pour ces Messieurs à la Bidault, qui croient sérieusement que la fin de la période révolutionnaire russe est aussi la fin de toute révolution, en Europe et en Russie.


Source : « Programme Communiste », numéro 1, octobre 1957

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